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François Malherbe |
Enfin Malherbe vint, et le premier en France,
Fit sentir dans les vers une juste cadence :
D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,
Et réduisit la Muse aux règles du devoir.
Par ce sage écrivain la langue réparée
N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée.
Les stances avec grâce apprirent à tomber,
Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber...(Boileau, Art Poétique, 1674)
Il avoit effacé plus de la moitié de son Ronsard et en cotoit les raisons à la marge. Un jour, Racan, Colomby, Yvrande et autres de ses amis le feuilletoient sur sa table, et Racan lui demanda s'il approuvoit ce qu'il n'avoit point effacé. « Pas plus que le reste, » dit-il. Cela donna sujet à la compagnie, et entre autres à Colomby, de lui dire qu'après sa mort ceux qui rencontreroient ce livre croiroient qu'il avoit trouvé bon tout ce qu'il n'avoit point rayé. «Vous avez raison » lui répondit Malherbe. Et sur l'heure il acheva d'effacer le reste.
(Tallemant des Réaux, Historiettes)
C'était l'orgie au Parnasse, la Muse
Qui par raison se plaît à courir vers
Tout ce qui brille et tout ce qui l'amuse,
Éparpillait les rubis dans ses vers.
Elle mettait son laurier de travers.
Les bons rhythmeurs, pris d'une frénésie,
Comme des Dieux gaspillaient l'ambroisie ;
Tant qu'à la fin, pour mettre le holà
Malherbe vint, et que la Poésie,
En le voyant arriver, s'en alla.( Théodore de Banville)
Les Oeuvres (1630)
Dessein de quitter une dame...
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