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Paul Verlaine
 

          L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable.
          Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ?
          Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou.
          Que ne t'endormais-tu, le coude sur la table ?
 
          Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé,
          Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste,
          Et je dorloterai les rêves de ta sieste,
          Et tu chantonneras comme un enfant bercé.
 
          Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.
          Il dort. C'est étonnant comme les pas de femme
          Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.
 
          Midi sonne. J'ai fait arroser dans la chambre.
          Va, dors ! L'espoir luit comme un caillou dans un creux.
          Ah ! quand refleuriront les roses de septembre !