Céline : Guignol's band (préface) 
mardi 23 mars 2010, 10:09 - ~ Choix : Prose, ~ Choix : Incipit, ~ Choix : Web
    Lecteurs amis, moins amis, ennemis, Critiques ! me voilà encore des histoires avec ce Guignol's livre I ! Ne me jugez point de sitôt ! Attendez un petit peu la suite ! le livre II ! le livre III ! tout s'éclaire ! se développe, s'arrange ! Il vous manque tel quel les 3/4 ! Est-ce une façon ? Il a fallu imprimer vite because les circonstances si graves qu'on ne sait qui vit qui meurt ! Denoël ? vous ? moi ? ... J'étais parti pour 1200 pages ! Rendez-vous compte !
    « Oh ! il fait bien de nous prévenir ! nous n'achèterons jamais cette suite ! Quel voleur ! Quel livre raté ! Quel raseur ! Quel guignol ! Quel grossier ! Quel traître ! Quel juif ! »
    Tout.
    Je sais, je sais, j'ai l'habitude... c'est ma musique !
    Je fais chier tout le monde.
    Et s'ils l'apprennent au bachot, dans deux cents ans et les Chinois ? Qu'est-ce que vous direz ?
    « Oh, mais là, pardon ! l'esprit fort ! Et les trois points ! ah ! vos trois points ! encore partout ! ah ! quel scandale ! Il nous mutile la langue française ! C'est l'infamie ! En prison ! Rendez-nous le pognon ! Dégueulasse ! Il lèse tous nos compléments ! Saligot ! Ah ! que ça va mal ! »
    Séance horrible !
    « Pas lisible ! Satyre ! Jean-foutre ! Escroc ! »
    Pour le moment.
    Voilà Denoël qui s'apporte, hors de lui ! ...
    « Mais dites j'y comprends rien du tout ! ah ! mais c'est terrible ! pas possible ! Je ne vois que des bagarres dans votre livre ! C'est même pas un livre ! nous allons droit au désastre ! Ni queue ni tête ! »
    Je lui apporterais le Roi Lear qu'il y verrait que des massacres.
    Qu'est-ce qu'il voit lui dans l'existence ?
    Et puis ça se tasse... tout le monde s'y fait ! ... et tout s'arrange... À la prochaine !
    Chaque fois c'est le même pataquès. Ça vocifère et puis ça se calme. Ils aiment jamais ce qu'on leur présente. Ça leur fait mal ! ... Oh là youyouye ! ... ou c'est trop long ! ... ça les ennuye ! ... toujours quelque chose ! ... C'est jamais ça ! et puis d'un coup ils en raffolent ! ... Allez-y voir ! Retournez-vous le sang ! c'est tout caprices ! Je compte moi qu'il faut une bonne année pour que ça mûrisse... que chacun aye dit son fort mot, éjecté sa bile, bien propagé sa petite connerie, dégorgé... Puis le silence... et cent, deux cent mille l'achètent... catimini... le lisent... se chamaillent... vingt mille l'adulent, l'apprennent par coeur... c'est le Panthéon !
Le même scénario tout les coups.
    Mort à crédit fut accueilli, qu'on s'en rappelle, par un de ces tirs de barrage comme on n'avait pas vu souvent, d'intensité, de hargne et fiel ! Tout le ban, le fin fond de la Critique, au sacré complet, calotins, maçons, youtrons, rombiers et rombières, binocleux, chuchoteux, athlètes, gratte-culs, toute la Légion, toute là debout, bagarde, déconnante l'écume.
    L'hallali !
    Et puis ça se tasse et voyez-vous à l'heure actuelle Mort à crédit est plus en cote que le Voyage. Il nous bouffe même tout notre papier ! Il fait scandale !
    Ainsi les choses...
    « Ah ! mais y a les «merde» ! Grossièretés ! C'est ça qu'attire votre clientèle !
    - Oh ! je vous vois venir ! C'est bien vite dit ! Faut les placer ! Essayez donc ! Chie pas juste qui veut ! Ca serait trop commode ! »
    Je vous mets un petit peu au courant, je vous fais passer par la coulisse pour que vous vous fassiez pas d'idées... au début je m'en faisais aussi... maintenant je m'en fais plus... l'expérience.
    C'est même drôle ça bavache s'échauffe là tout autour... Ca discute des trois points ou pas... si c'est se foutre du monde... et puis encore et ci et ça... le genre qu'il se donne ! ... l'affectation... etc. et patati ! ... et les virgules ! ... mais personne me demande moi ce que je pense ! ... et l'on fait des comparaisons... Je suis pas jaloux je vous prie de le croire ! ... Ah ! ce que je m'en fous ! Tant mieux pour les autres de livres ! ... Mais moi n'est-ce pas je peux pas les lire... Je les trouve en projets, pas écrits, mort-nés, ni faits ni à faire, la vie qui manque... c'est pas grand-chose... ou bien alors ils ont vécu tout à la phrase, tout hideux noirs, tout lourds à l'encre, morts phrasiques, morts rhétoreux. Ah ! que c'est triste ! Chacun son goût.
    Au diable l'infirme ! vous direz-vous... Je vous passerai mon infirmité, vous pourrez plus lire une seule phrase ! Et puisqu'on est dans les secrets je vais encore vous en dire un autre... abominable alors horrible ! ... vraiment, absolument funeste... que j'aime mieux le partager tout de suite !... et qui m'a tout faussé la vie...
    Faut que je vous avoue mon grand-père, Auguste Destouches par son nom, qu'en faisait lui de la rhétorique, qu'était même professeur pour ça au lycée du Havre et brillant vers 1855.
C'est dire que je me méfie atroce ! Si j'ai l'inclinaison innée !
Je possède tous les écrits de grand-père, ses liasses, ses brouillons, des pleins tiroirs ! Ah ! redoutables ! Il faisait les discours du Préfet, je vous assure dans un sacré style ! Si il l'avait l'adjectif sûr ! s'il la piquait bien la fleurette ! Jamais un faux pas ! Mousse et pampre ! Fils des Gracques ! la Sentence et tout ! En vers comme en prose ! Il remportait toutes les médailles de l'Académie Française.
    Je les conserve avec émotion.
    C'est mon ancêtre ! Si je la connais un peu la langue et pas d'hier comme tant et tant ! Je le dis tout de suite ! dans les finesses !
    J'ai débourré tous mes «effets», mes «litotes» et mes «pertinences» dedans mes couches...
    Ah ! j'en veux plus ! je m'en ferais crever ! Mon grand-père Auguste est d'avis. Il me le dit de là-haut, il me l'insuffle, du ciel au fond...
    « Enfant, pas de phrases ! »
    Il sait ce qu'il faut pour ça tourne. Je fais tourner !
    Ah ! je suis intransigeant farouche ! Si je retombais dans les « périodes» !... Trois points !... dix ! douze points ! au secours ! Plus rien du tout s'il le fallait ! Voilà comme je suis !
    Le jazz a renversé la valse. L'Impressionnisme a tué le «faux-jour», vous écrirez «télégraphique» ou vous écrirez plus du tout !
    L'Émoi c'est tout dans la Vie !
    Faut savoir en profiter !
    L'Émoi c'est tout dans la Vie !
    Quand on est mort c'est fini !

Aller plus loin : http://mcc.blog2b.net/

Commentaire de marie-lise ehret :
mardi 15 février 2011, 11:37
Elle est si belle la terre


Tant de tracas et tant de guerres
Pour tous les hommes de la terre
Qui tracent encore des frontières
Dressant des murs et des barrières
Entre ennemis et entre frères

Tant de tracas et de misères,
Enterre ici la hache de guerre.

Elle est pourtant belle la terre
Avec ses bois et ses rivières
Ses lacs, ses étangs et la mer
Et la colombe bien passagère
Garde les cendres de nos pères

Elle est si belle notre terre
Enterrons la hache de guerre.

Loin de la foule moutonnière
Il faut bâtir un sanctuaire
Bannir les haines et les colères
Il faut aussi bannir les guerres
Qui remplissent nos cimetières

Rien que la paix et plus guerre
Elle est si belle notre terre

Hommes et femmes de la terre
Loin des massacres ordinaires
Construisons notre sanctuaire
Notre retraite bien solidaire
Nous allons vivre enfin en frères

Rien que des amis sur la terre
Elle est si belle notre terre


Utopie, rêve, espoir, chimère,
Toujours renie à quoi ça sert ?

Marie-Lise Ehret
03 juin 2010


j'ai beaucoup râlé ici sur Celine
mais ce n'était pas vous mais
le livre du vieux Céline
qui écrivait très bien des
choses inadmissible


je vous ferais un petit poème
c'est que je suis à l'hopital
et suis de passage juste pour cette
journée

une poété et peintre qui se prend pas la tête

En provence le soleil se lève deux fois
le matin et après la sieste



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