jeudi 27 octobre 2011, 03:00 - ~ Choix : Poême
À une certaine époque,Pour un oui, un non,
Je me créais des masques.
Chaque rue : plusieurs.
Les plages aussi. Quiproquos.
Je les oubliais. Je m'installais
Dans une solitude définitive, plutôt confortable.
Ils reviennent, racontent leurs voyages.
Me proposent une mort affriolante.
Ils envahissent mon deux-pièces.
J'ai le plus grand mal à préserver
Quelques vivres. Au bureau, ils me coupent
La parole. Les collègues mettent cela
Sur le compte de récents séjours à l'hôpital.
Mon meilleur ami déclare :
Ce pauvre Martin devient gâteux.
Quant aux professionnelles qui trouvaient déjà
Que je ne tourbillonnais pas une idéale pente...
Il me reste à tirer dans le tas
Tout en sachant que c'est moi que je touche,
Que tôt ou tard je débonderai mon sang, fiel,
Les innombrables rescapés serviront
À pervertir ma mémoire.
Aller plus loin : http://www.florilege.free.fr/florilege/ymartin