Pierre-Yves Millot : L'utilisation judicieuse des seins d'une Lette 
mercredi 2 novembre 2011, 08:09 - ~ Choix : Poême
La Lette

Allaite
De son
Nichon
(Le gauche)
Son mioche.
Le droit
Est trois
Fois plus
Charnu,
C'est pour
L'amour !



Syl : Poucette mange ta soupe 
mercredi 2 novembre 2011, 07:52 - ~ Choix : Poême
Poucette mange ta soupe
Et Poucette ne veut pas
Poucette réclame une histoire
Celle du gros ours et de
La petite fille
Poucette mange ta soupe
Je raconterai après
Mais Poucette n'a plus faim
Et ne mange pas
Sa soupe
Poucette je vais me fâcher

Mais Poucette reste tapie
Au fond
De l'estomac de l'ours.

(06/11/96 à 15h32)


Katerine, Francis et ses peintres : Salut à toi  
jeudi 27 octobre 2011, 19:58 - ~ Choix : Zique


    Une cover des Bérus...

Yves Martin : À une certaine époque... 
(Republication) - ~ Choix : Poême
À une certaine époque,
Pour un oui, un non,
Je me créais des masques.
Chaque rue : plusieurs.
Les plages aussi. Quiproquos.

Je les oubliais. Je m'installais
Dans une solitude définitive, plutôt confortable.
Ils reviennent, racontent leurs voyages.
Me proposent une mort affriolante.

Ils envahissent mon deux-pièces.
J'ai le plus grand mal à préserver
Quelques vivres. Au bureau, ils me coupent
La parole. Les collègues mettent cela
Sur le compte de récents séjours à l'hôpital.

Mon meilleur ami déclare :
Ce pauvre Martin devient gâteux.
Quant aux professionnelles qui trouvaient déjà
Que je ne tourbillonnais pas une idéale pente...

[suite...]

Gérard Jean : Les pas perdus 
(Republication) - ~ Choix : Poême
J'attends les trains qui ne vont nulle part
dans la gare désaffectée aux rails rouillés.
Un ticket à la main d'une autre décennie.
Je dors la nuit sur un banc vert...

J'attends sous le vieux parapluie
la pluie qui ne viendra pas !
Je voudrais qu'un ami m'écrive un livre.
Je marche sur les quais bordés de maisons roses,
Je mange un sandwich jambon-beurre...

J'attends une femme claire comme du cristal,
mais les gens encombrent mon trottoir,
mon histoire,
Je veux mourir dans ma tête à l'autre bout du monde,
le monde est trop loin et la ville est en fête...

(Lune dans l'eau, 1991)


Ponge : Le moraliste 
    Le moraliste passe son temps à vider de l'eau sale d'une casserole dans une autre. Il parvient parfois à faire un peu de vaisselle [suite...]

Henri Michaux : Amours 
(Republication) - ~ Choix : Poème
    Toi que je ne sais pas où attendre et qui ne liras pas ce livre,
    Qui as fait toujours leur procès aux écrivains,
    Petites gens, mesquins, manquant de vérité, vaniteux,
    Toi pour qui Henri Michaux est devenu un nom propre peut-être semblable en tout point à ceux-là qu'on voit dans les faits divers accompagnés de la mention d'âge et de profession,
    Qui vis dans d'autres compagnies, d'autres plaines, d'autres souffles,
    Pour qui cependant je m'étais brouillé avec toute une ville capitale d'un pays nombreux,
    Et qui ne m'as pas laissé un cheveu en t'en allant, mais la seule recommandation de bien brûler tes lettres, n'es-tu pas pareillement à cette heure entre quatre murs et songeant ?
[suite...]

Duke Ellington, Charlie Mingus, Max Roach : Caravan  
lundi 24 octobre 2011, 20:42 - ~ Choix : Zique


William Cliff : Vienne 
(Republication) - ~ Choix : Poême
oui je la reconnais cette église c'est elle
qui dans mon souvenir comme une sentinelle
restait en plein froid plantée avec ses deux tours
oui je la reconnais la station de métro
maintenant interdite à cause des travaux
où étaient des voyous ivres qui aujourd'hui
sans doute ont plus de cinquante ans c'était l'hiver
la ville était sinistre une blême poussière
descendait du ciel et salissait les autos
(une cimenterie paraît-il la versait
par certains vents sans arrêt sur toute la ville)
moi j'étais heureux mais je ne le voulais pas
j'avais à mon côté qui m'aimait une femme
laquelle eût rendu fou un être plus normal
nous rentrions tous les deux à travers les rues froides
sachant que dans cet appartement peu riant
nous serions les enfants les plus beaux de la terre
mais c'est ainsi j'étais un homme borgne comme
je l'ai toujours été je croyais qu'il fallait
afin d'être « malin » mépriser le bonheur
la ville autour de nous était d'un noir atroce
ensemble nous traversions cette nuit glaciale
nous aurions traversé l'horreur du monde entier...
[suite...]


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