Yvette Guilbert


Jeannine Milange

Vous connaissez Dame Gertrude 
C’est une femme à sentiments 
Qui n’est ni coquette ni prude 
Et qui pense solidement. 
On ne voit pas chez cette belle 
De jeunes gens avantageux, 
  
Non... 
Ce sont des vieux, ce sont des vieux
Qu’elle aime à recevoir chez elle,
Ce sont des vieux, ce sont des vieux
Qu’avec raison elle aime mieux.
  
Nos greluchons sont trop volages 
On ne peut pas compter sur eux, 
Les vieux sont prudents et plus sages 
Et méritent mieux d’être heureux. 
Un jeune trompe sa maîtresse, 
Mais ceux qui la chérissent mieux 
   
Ce sont les vieux, ce sont les vieux
Ils ont plus de délicatesse,
Ce sont les vieux, ce sont les vieux
D’abord ils sont moins dangereux.
  
Le jeune est toujours dans l’ivresse 
Ne suit que son tempérament ; 
Le vieux jouit avec adresse 
Avec goût et discernement. 
On est flattée par la tendresse 
De ceux qui s’y connaissent mieux. 
  
Le goût des vieux, le goût des vieux
Est toujours si plein de justesse,
Le goût des vieux, le goût des vieux
Est aux femmes plus glorieux.
  
Si l’on n’est pas si bien traitée 
Par un vieux que par un cadet, 
Du moins l’on est plus respectée 
Et son hommage est plus discret.  
Sans abuser de sa victoire, 
Il est doux et cache ses feux. 
  
Mesdames, 
Prenez un vieux, prenez un vieux
Il ménagera votre gloire,
Prenez un vieux, prenez un vieux
Vous vous en trouverez bien mieux.

Florilège della canção worldial

par artiste

par songsteur - par chanteur

par année de composition

par langue

alfabétiquement - analfabétiquement

au hasard

nouveautés

cont@CT


L’Éloge des Vieux

Gabriel-Charles de Lattaignant,
Nicolas-Alexandre Dezède,
Yvette Guilbert
(1780)


« www.florilege.free.fr »