Françoiz Breut
Au son d'un orchestre de verre pilé nous refaisons des mondes entiers de mondes liés à de vieux coeurs pilés Ils abattent des cartes d'amours boiteux regards fuyants dans des couloirs où de grands feux partout sont allumés et où les coeurs entendent des pas de dernière heure claquer Toujours en soi le goût du verre pilé comme le son de rails en forêt où, inquiété, tout un monde se tait La musique insiste aux tables dressées elle a un mot pour chacun qu'elle sait bien placer sur le siège des regrets là où les coeurs se fendent d'un petit air de verre pilé Mais le temps passe la musique a cessé dessous les tables il y a du verre à ramasser Après on prend des trains dans la forêt rassurant les bêtes effrayées on leur promet que le bruit va cesser que les sons se résorbent comme un coeur sans se faire prier