Tes mains m’ont fait, et repaistri de chair,
Comme un potier qui de grace gentille
Tourne en vaisseaux une masse d’argille :
Puis tout soudain tu me faits trebucher.
Souvienne toy avant que me damner,
Que de limon, et de bourbe fangeuse
Tu m’as formé, et qu’en terre poudreuse,
Après ma mort me feras retourner.
Tu m’as coulé comme le laict nouveau,
Qui s’espaissit et se caille en pressure,
De nerfs et d’os assemblé ma figure,
Puis revestu de chair et de peau
Tu m’as donné et la vie et les ans,
Me conduisant au sentier de ta grace,
Et aux rayons de ta divine face,
Guidé mes pas, mon esprit et mes sens.