Les aveugles et violeurs
Pour oster aux gens leurs douleurs
Chantent toujours belles chansons ;
Et, toutefois, par chantz et sons
Ilz ne peuvent chasser les leurs.
Ce qu’ilz chantent en leurs malheurs,
Ils aiment mieulx que les couleurs
Ou moins qu’enfans longues leçons
Les aveugles.
En chantant ilz pensent ailleurs,
Mesmement aux biens des bailleurs,
Autrement, chantz leur sont tansons,
Et n’en prisent point les façons
Si leurs bissacz n’en sont meilleurs,
Les aveugles.