Jean de LingendesAlcidon parle

 
   

Philis auprès de cet ormeau
Où paissait son petit troupeau
Étant toute triste et pensive,
De son doigt écrivit un jour
Sur le sablon de cette rive :
« Alcidon est mon seul amour. »
 
Je ne devais pas m’assurer
De voir sa promesse durer,
Par ce qu’en chose plus légère
Ni plus ressemblante à sa foi,
L’ingrate et parjure bergère
Ne pouvait se promettre à moi.
 
Un petit vent qui s’élevait
En même temps qu’elle écrivait
Cette preuve si peu durable,
Effaça sans plus de longueur
Sa promesse dessus le sable
Et son amour dedans son cœur.