Maurice Scève 

 
   

De toi la douce, et fraîche souvenance
Du premier jour, qu’elle m’entra au cœur
Avec ta haute, et humble contenance,
Et ton regard d’Amour même vainqueur,
Y dépeignit par si vive liqueur
Ton effigie au vif tant ressemblante,
Que depuis l’Âme étonnée, et tremblante
De jour l’admire, et la prie sans cesse :
Et sur la nuit tacite, et sommeillante,
Quand tout repose, encor moins elle cesse.

 

   

De toy la doulce, et fresche souvenance
Du premier jour, qu’elle m’entra au cœur
Avec ta haulte, et humble contenance,
Et ton regard d’Amour mesme vainqueur,
Y depeingnit par si vive liqueur
Ton effigie au vif tant ressemblante,
Que depuis l’Ame estonnée, et tremblante
De jour l’admire, et la prie sans cesse :
Et sur la nuict tacite, et sommeillante,
Quand tout repose, encor moins elle cesse.