Pages Jehan Rictus

Bienvenue sur ces pages qui souhaitent remettre en lumière l’œuvre et la personne de Jehan-Rictus (1867-1933), maître de l’argot et poète de premier plan. (Un poète quelque peu délaissé par l’histoire officielle de la littérature certes, mais il a toujours eu de nombreux aficionados, n'a jamais cessé d'être réédité, et il ne se passe de saison sans qu’une nouvelle entreprise théâtrale ne s’empare de ses textes.)


On y lira, tout d’abord, ses meilleurs poèmes, notamment l’intégralité de ses deux grands recueils, les Soliloques du Pauvre et le Cœur populaire...

... Ou, approche différente, on entendra ces poèmes, par l’auteur lui-même et par divers interprètes de 1931 à nos jours.

Mais derrière l'oeuvre était un homme, Gabriel Randon. On trouvera plus bas une chronologie de sa vie, aussi exacte que possible. (La vie de Jehan-Rictus a donné lieu à diverses légendes, et dans ce qui fut écrit sur sa personne, on trouve bien souvent des faits erronés : une page d’« errata » est en cours d’élaboration.)

Et pour s’en faire d’autres idées, un large choix de témoignages de gens qui croisèrent son existence, puis de ceux qui croisèrent... son fantôme (en l’occurence son gigantesque journal intime). Quelques charges également : l’objet de ces pages n'étant pas de dresser la statue d’un saint.

Et puis quelques jugements portés sur son œuvre par divers lecteurs (ou gens se prétendant tels).

Plus bas sur cette page, on donnera quelques suggestions pour lire ses œuvres. Le curieux pourra approfondir cela par une bibliographie plus complète.


Ces pages sont le produit d’une génération spontanée. À l’origine (en septembre 2005), j’ignorais beaucoup de l’auteur, désirais seulement mettre en ligne ses recueils principaux... Ce n’est que peu à peu que je me suis rendu compte de l’intérêt de sa peu commune aventure littéraire.

Le site s’est étoffé petit à petit, et continuera, sans doute. Si vous connaissez d’autres textes ou documents intéressants, ou constatez ici des erreurs, n’hésitez pas à me contacter.

Christian Tanguy

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Œuvres en ligne

Les fac-similés des éditions originales sont disponibles ici au format PDF


Index des textes

Repères biographiques

On trouve ici et là diverses « vies de Jehan-Rictus », brèves en général. La plupart sentent le romanesque. Et si on les regarde de près, elles se contredisent.

C’est que les sources sur lesquelles elles se basent sont déjà lacunaires, incohérentes, peu réalistes, — inaptes, au bout du compte, à expliquer les comportements de cet homme et ce qui se dégage de sa poésie. Ces sources ont pour l’essentiel été fournies par le poète lui-même. Or Jehan-Rictus avait sa légende à soigner, auprès des lecteurs, de mécènes, voire... à ses propres yeux. Et il ne reculait pas devant des canulars, quand un fâcheux l’interrogeait sur son existence. De surcroit il vivait souvent dans le déni.

En contrepoint de cette parole subjective on ne dispose guère que du récit furieux et fumeux de son premier et principal détracteur, René-Louis Doyon, lequel avait eu accès avant tout le monde au Journal Quotidien.

Rien d’étonnant, après ça, à ce que tous ceux qui furent amenés à raconter ou résumer cette existence se soient sentis invités à lâcher la bride à leur imagination. C’est ainsi que, pour prendre des cas extrêmes, un tel affirme qu’il se prétendait descendre du poète Saint-Amand, d’autres le font mourir en 1926, ou en 1934, lui donnent un père anglais, une mère « marquise écossaise », le font débuter comme chansonnier en 1893, ou en 1896, le font l’auteur des Cantilènes de la misère, etc, etc, etc...

Et bien sûr, ces inventions se copient d’une notice à une autre. (Cf. la page d’« errata ».)

 

Il y a aussi que ce qui mouvait Jehan-Rictus n’est pas toujours dicible dans une quatrième de couverture. Le roman Fil-de-Fer évoque son enfance battue. Mais plus que cela. En outre les relations de l’auteur et de sa mère furent bien plus complexes, on le devine à travers le Journal. Sans rentrer dans les détails (ce qui nous conduirait à faire un genre d’autopsie psychanalytique, en amateur qui plus est) on peut dire qu’il fut toute sa vie sous le joug et sous le regard de cette mère. Et aussi qu’il resta, sur bien des points, un enfant. Il faut en tenir compte, en tous cas si l’on veut comprendre sa vie, juger ses actes. Car pour lire l’œuvre, écouter son cœur de lecteur suffit bien...

 

La chronologie qui suit essaie de partir de zéro, c’est-à-dire du journal intime de l’auteur (que j’ai lu quasi-intégralement) et de divers témoignages de personnes qui l’avaient connu ou rencontré.

  • 1867 : — Le 21 septembre : naissance à Boulogne-sur-Mer de Gabriel Randon, le futur Jehan-Rictus.
    — On lui donne le nom de sa mère : Adine-Gabrielle Randon (plus exactement Randon de Saint-Amand, ce «·de Saint-Amand·» étant un ajout récent et sa particule nullement nobiliaire.) Elle était fille d’un militaire en retraite, Joseph-François-Théodore Randon, qui mourut deux ans après sa naissance, et d’une britannique Rosavinia-Fetillia Collington qui en fut d’abord la domestique.
    — Son père, qui ne le reconnut pas, est Mandé Delplanque. C’est, comme son père et trois de ses frères, un professeur de danse et de maintien. Il vit principalement à Londres.
    (Notons que la mère non plus n'aurait pas reconnu l’enfant.)
  • 1868-1870 : — L’enfant est en nourrice dans une ferme du Pas-de-Calais.
  • Été 1870 (2 ans ½) : — Ses parents l’emmènent avec eux à Londres. Ils y restent pendant la guerre franco-allemande.
  • Fin 1872 ? : — Retour en France, à Paris, avec sa mère. Il a cinq ans et va à l’École des Frères. Sa mère commence à le maltraiter.
  • Vers 1874 : — La mère et l’enfant reviennent en Angleterre où le père est hospitalisé (il s’est grièvement brisé une jambe). Gabriel y suit l’école anglaise.
  • 1875 ? : — Gabriel et sa mère reviennent définitivement à Paris. Adine Randon y est un temps figurante à l’Opéra et dans des théâtres moins prestigieux.
  • 1876 : — Installation dans le 9e arrondissement, près de Montmartre. Le garçon est mis à l’école publique. Un de ses camarades est Eugène Rey, qui sera son Sancho Pança jusqu’en 1929, et notamment son éditeur.
  • 1880 : — Le père a disparu. Gabriel reste seul avec sa mère. Plus tard, dans son roman Fil-de-Fer, Jehan-Rictus mettra en scène leur couple infernal mère-fils : Adine Randon avait pris son enfant en grippe et le maltraitait. D’évidence c’était une demi-folle, hystérique.
  • 1881 (13 ans) : — Certificat d’études primaires. Il est ensuite retiré de l’école, où sa mère n’a pas les moyens de le garder. Il est garçon de courses chez un éditeur de musique puis, l’année suivante, chez un bonnetier (Weil).
  • 1885 (17 ans) : — Il s’enfuit de chez sa mère. (Elle le retrouvera par la suite et ils signeront un papier la déchargeant de sa responsabilité maternelle.)
    — Il s’est passionné pour la poésie et fréquente les autres poètes de la bohème montmartroise. Il compose des poèmes dans l’esprit de l’époque.
  • Septembre 1885 : — Il est renvoyé de chez Weil. Peu après un camarade le trouve chez lui, mourant de faim et le recueille. C’est le début d’une période noire : il ne peut compter que sur l’hébergement d’amis. Il exerce divers petits métiers, mais est incapable de rester nulle part.
  • 1887 : — Faisant de l’escrime sans masque, il manque perdre la vue, et est exempté du service militaire.
    — Premières parutions de ses poèmes dans Le Mirliton (revue d’Aristide Bruant). Puis dans d’autres revues.
  • 1887-1888 : — Pendant une période, il est commis-greffier près d’Abbeville en Normandie. Un ami lui a trouvé ce poste.
  • 1889 : — Son année la plus noire : Il s’est retrouvé sans logement et contraint d’errer dans Paris en plein hiver.
    En désespoir de cause, il sonne chez José-Maria de Heredia qui le fait entrer à l’Hôpital Lariboisière où il sera gardé deux mois.
  • 1890-1892 : — Heredia, une nouvelle fois le fera entrer dans l’administration de la Préfecture de la Seine. Il y restera pendant un peu plus de deux ans. Il va y occuper divers postes de « gratte-papier », mais sa mauvaise volonté le fait toujours rapidement congédier. Le plus durable lui fait côtoyer Albert Samain.
    — Il s’est passionné pour l’Anarchisme, comme beaucoup de bohèmes de son époque, et notamment pour les attentats.
    — Il travaille à un roman anarchiste, L’Imposteur, racontant le retour du Christ dans la France de l’époque. Le roman ne sera jamais achevé, mais on en retrouvera l’idée dans le célèbre Revenant.
    — Il participe au « magnificisme », mouvement littéraire que Saint-Pol-Roux tente d’organiser.
  • 1893 : — Il travaille pendant 6 mois pour une compagnie d’assurances.
    — Il tente de mettre en place des lectures publiques de poésie, aux concerts d’Harcourt. La seule représentation a lieu en décembre, ce fut un fiasco.
  • 1893-1894 : — Il fait du journalisme, des reportages.
  • Hiver 1894-1895 : — Pour se sortir de la misère, il entreprend de composer des « soliloques » faisant parler un « sans-abri » en langue populaire.
  • 1895 : — Automne : il fait ses débuts de chansonnier au cabaret des Quat’z-arts, Boulevard de Clichy. Il y récite L’Hiver et Impressions de promenade. Il a pris le pseudonyme de Jehan Rictus.
    — Une plaquette a paru : Soliloques du Pauvre. Premier soliloque : L’Hiver. Elle reçoit un encouragement de Mallarmé.
  • 1896 : — Vers février, il a enrichi son répertoire du poème Le Revenant. Divers critiques influents dont Jean Lorrain lui font des articles enthousiastes.
  • 1897 : — Mai : Première édition des Soliloques du Pauvre, à compte d’auteur. Outre les 3 poèmes précédents, on peut y lire la Trilogie, le Printemps, deux poèmes d’actualité, et la Farandole des pauv’s ’tits fan-fans morts.
    Épuisé en moins d’un mois, l’ouvrage est réédité par le Mercure de France.
    — Le poète devenu chansonnier se produit maintenant au Chat Noir. Il enchaînera ainsi les cabarets de Montmartre, où il sera très demandé jusqu’en 1901 environ. Il récite également dans des dîners mondains, contre de plus gros cachets, et dans des manifestations socialistes, bénévolement.
  • 1898 : — 21 septembre : Jehan-Rictus commence à tenir son Journal Quotidien : ce journal intime comportera plus de 30 000 pages à la mort de l’auteur.
    — À cette époque, commence la plus durable de ses liaisons amoureuses : Cécile Dard, fille-mère, modiste, par ailleurs « entretenue » par un vieillard. Cela durera jusqu’en 1908.
  • 1900 : — Parution de Doléances (Nouveaux Soliloques) contenant Crève-Cœur, Complainte des petits déménagements parisiens, Le Piège... Ce volume eut peu de succès.
  • 1902 : — Parution des Cantilènes du Malheur (mince plaquette : essentiellement La Jasante de la Vieille).
    — Dans l’incapacité de renouveler suffisamment son répertoire, il se voit peu à peu évincé des cabarets.
  • 1903 : — Édition définitive des Soliloques du Pauvre, comportant 110 illustrations de Steinlen, véritable co-auteur de cette BD avant la lettre. Jehan-Rictus lui-même, en aristocrate déchu, prête sa silhouette au Pauvre. Il s’agit de préciser au lecteur que ce “Pauvre” n’est pas n’importe quel miséreux, mais bien “l’Artiste”, le poète lui-même. Par ailleurs sont écartées de la nouvelle mouture les trois pièces de la première édition détonant avec ce personnage. Crève-cœur et l'inédit Les Masons prennent leur place. Mais ce remaniement ne sera guère compris : Jehan Rictus est adopté comme “Poète des pauvres” malgré lui.
    — Parution du pamphlet Un bluff littéraire, le cas Edmond Rostand.
    — Léon Bloy, qui fréquente abondamment Jehan-Rictus à cette époque et que celui-ci cherche à aider, fait son éloge dans Le dernier poète catholique, une étude qui terminera le livre Les Dernières Colonnes de l’Église.
  • 1904 : — Paris qui chante publie une première version de la Charlotte.
    — 14 août : Sa mère, en furie, lui rend visite à l’improviste... Une scène piteuse qui a lieu en présence de Léon Bloy.
  • 1905 : — Dimanche et lundi férié, ou le Numéro gagant (pièce en un acte) est jouée (trois représentations) et imprimée.
  • 1906 : — Janvier : Le poème Les Petites Baraques est publié par Georges Clemenceau dans L’Aurore.
    — Février : Il est engagé au cabaret La Lune Rousse. Il a ajouté à son répertoire La Berceuse pour un Pas-de-Chance. Il y reste jusqu’à l’été.
    — Fil-de-Fer, roman autobiographique.
    — Mars : Sa mère revient à la charge. Il lui versera une pension.
    — Novembre : Ses meilleurs poèmes, dont un inédit, L’Étrangleur, sont réunis dans un numéro spécial de la revue Les Chansonniers de Montmartre.
  • 1907 : — 15 mai : Mort de sa mère.
    — Octobre : Auto-publications en plaquettes de deux poèmes : Les Petites Baraques, et La Frousse, autre monologue d’enfant .
    — Pour le reste, et jusqu’en 1910, il traverse une période noire en matière d’inspiration : il bâcle des écrits alimentaires dans des revues, travaille au Bel Enfant, poème en langue normale qu’il récitera souvent mais qui ne sera publié intégralement qu’après sa mort.
  • 1910-1912 : — Il se remet à des poèmes d’inspiration populaire que lui publie (et lui paie) la revue Comoedia : La Grande Irma, Idylle, Les Monte-en-l’air, le poème-roman Pauvre Julien.
  • 1913 : — Comoedia publie Conseils, poème sur lequel il travaillait depuis une douzaine d’années.
  • 1914 : — .. le Cœur populaire, le deuxième grand recueil de poésie, réunit les principales pièces ne rentrant pas dans le cycle des Soliloques du Pauvre.
    — Une ex-maîtresse donne naissance à un enfant (une fille) dont il pourrait être le père.
  • Pendant la guerre : — Jehan-Rictus a des opinions jusqu’auboutistes.
    — Dans le même temps sa poésie devient très populaire parmi les “poilus”.
  • Après 1918 et jusqu’à la fin : — Il écrit difficilement (si ce n’est son journal et une abondante correspondance), ne publie plus rien d’important. Il subsiste néanmoins correctement de divers revenus : droits d’auteurs, pensions de l’État, revenus de récitals, menus commerces d’œuvres d’art, etc. et à défaut subsides d’amis...
  • 1930 : — La romancière Jeanne Landre, amie de longue date, publie Les Soliloques du Pauvre de Jehan Rictus. C’est le premier ouvrage à lui être intégralement consacré. Elle n’y raconte que les débuts du poète, et brode beaucoup sur la réalité. C’est la source de nombre d’inexactitudes répétées depuis.
  • 1931 : — Il enregistre cinq de ses textes en trois 78-tours.
    Il participe à plusieurs émissions de radio.
  • 1933 : — Le 22 mars, il participe à un gala de L’Action française : il ne fut jamais affilié à ce mouvement, contrairement à ce qui fut dit, ni à aucun autre, cependant il lisait avec grand intérêt son quotidien depuis les années d’après-guerre.
    — Le 12 juillet, il est décoré de la légion d’honneur. Dans la même promotion figure Max Jacob.
    — Le 6 novembre, il meurt. Aucun héritier connu : l’État hérite de ses manuscrits.

Postérité

  • 1935 : Gaston Ferdière publie Jehan-Rictus, son œuvre, monographie un peu plus rigoureuse.
  • 1943 : René-Louis Doyon, chargé de répertorier le « fonds Jehan Rictus » de la Bibliothèque nationale, parcourt le Journal Quotidien. Il publie Jehan Rictus devant lui-même, Laurent Tailhade, Léon Bloy, ouvrage furieusement contre « Rictus ». Il avait visiblement pris notre auteur en grippe.
  • 1947 : Parution de l’étude Jehan-Rictus et la misère par Eugène Porret et Étienne Chipier.
  • 1949 : Pierre Seghers réédite les deux recueils poétiques.
  • 1955 : Seghers édite Lettres à Annie (adressées à Annie et Paul Vuillaud, amis de Rictus).
  • 1960 : Un volume de la collection « Poètes d’aujourd’hui », par Théophile Briant, lui est consacré.
  • 1995 : Philippe Oriol, Jehan-Rictus, l’homme et l’œuvre, thèse de doctorat (Paris-Sorbonne). Se basant notamment sur une lecture du Journal, elle permet enfin d’y voir plus clair sur la biographie et les intentions du poète. Cette thèse donnera en 2015 la biographie Jehan-Rictus, la vrai vie du poète (Éditions Universitaires de Dijon)
  • 2009 : Édition critique des Soliloques du Pauvre aux éditions Garnier.
  • 2010 : Publication de Fil de Fer aux éditions La Part commune.
  • 2012 : Publication des Poésies complètes aux éditions La Part commune.
  • 2015 : Publication des cinq premiers cahiers du Journal Quotidien par les éditions Claire Paulhan.

Ouvrages de Jehan-Rictus

Bibliographie

(Pour une bibliographie plus complète, voir la page annexe).

 

Éditions récentes :

 

Éditions d’époque

 

Certaines sont faciles à trouver, et à bon prix. Les éditions des Soliloques de 1903, 1909, 1913 et 1921 permettent, en outre, d'apprécier les dessins de Steinlen.

  • Les Soliloques du Pauvre
    • L’édition princeps, chez l’auteur, 1897. La plus rare.
    • L’édition du Mercure de France, 1897. Elle reprend le texte de la précédente avec des corrections et 4 strophes ajoutées. On la trouve sur Internet (Gallica, au format PDF).
    • Une révision de la précédente (faite avant mai 1900). Même composition (qui avait été clichée) avec de sporadiques rectifications lexicales. On peut la distinguer par le deuxième vers de la page 73 : « T’offens’s les muffs ; t’es bon pour l’ bagne. » originellement, il est remplacé par « T’offens’s les veaux . . . ».
    • La première édition à contenir les fameuses illustrations de Steinlen, chez Sévin et Rey, 1903.
    • La même rectifiée (allègement des marques d’élision), chez Eugène Rey. Trois compositions-impressions : 1909, 1913, 1919. On préfèrera les deux premières : elles utilisent la police de caractère Grasset choisie en 1903 et chère à l’auteur ; de plus celle de 1919 est sur papier de guerre.
    • L’édition définitive, chez Eugène Rey, 1921. En Grasset également. Aux éditions de 1903-1919 elle réintègre des éléments de celles de 1897 et ajoute un portrait de Jehan-Rictus par Antoine-Pierre Gallien.
      Elle fut réimprimée en 1925 puis après la mort de l’auteur, mais avec une police ordinaire.
      Éviter plus encore les éditions chez Seghers qui reproduisent très mal les dessins de Steinlen.
  • .. le Cœur populaire
    • L’édition princeps, Eugène Rey, 1914. La seule à utiliser la police Grasset. On peut la trouver sur Internet (Gallica, au format PDF).
      Les exemplaires sur papiers de luxe (Japon ou Vélin d’Arches) contiennent un portrait de Jehan Rictus par Steinlen et trois fac-similés de lettres d’Albert Samain et de Stéphane Mallarmé à l’auteur.
    • L’édition définitive, Eugène Rey, 1920. Quelques corrections et suppressions. Police ordinaire. Chose étrange, c’est le texte de l’édition de 1914 qui a toujours été réédité (sauf dans les Poésies complètes de 2012).

Ouvrages sur Jehan-Rictus

    Le seul ouvrage à peu près fiable pour connaître l’homme et l'oeuvre :
  • Philippe Oriol : Jehan-Rictus : la vraie vie du poète, Éditions universitaires de Dijon, 2015, ISBN : 978-2364411227.
  • On trouvera une plus importante liste d’ouvrages sur Jehan-Rictus dans la page bibliographie complète.



Page créée le 30 septembre 2005

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