Ils s’en vont, ces rois de ma vie,
Ces yeux ces beaux yeux
Dont l’éclat fait pâlir d’envie
Ceux même des cieux.
Dieux amis de l’innocence,
Qu’ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
Me va précipiter ?
Elle s’en va, cette merveille
Pour qui nuit et jour,
Quoi que la raison me conseille,
Je brûle d’amour.
Dieux amis de l’innocence,
Qu’ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
Me va précipiter ?
En quel effroi de solitude
Assez écarté
Mettrai-je mon inquiétude
En sa liberté ?
Dieux amis de l’innocence,
Qu’ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
Me va précipiter ?
Les affligés ont en leurs peines
Recours à pleurer ;
Mais quand mes yeux seraient fontaines,
Que puis-je espérer ?
Dieux amis de l’innocence,
Qu’ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
Me va précipiter ?