Juke-Box à PoésieMax ElskampÔ Claire Suzanne Adolphine...

Ô Claire, Suzanne, Adolphine,
Ô ma Mère, des Écaussinnes,
 
À présent si loin qui dormez,
Vous souvient-il des jours d’été,
 
Là-bas en Août, quand nous allions,
Pour les visiter nos parents,
 
Dans leur château de Belle-Tête,
Bâti en pierres de chez vous,
 
Et qui alors nous faisaient fête
À vous, leur fille, ainsi qu’à nous,
 
En cette douce Wallonie
D’étés clairs là-bas, en Hainaut,
 
Où nous entendions d’harmonie,
Comme une voix venue d’en-haut,
 
Le bruit des ciseaux sur les pierres
Et qui chantaient sous les marteaux,
 
Comme cloches sonnant dans l’air
Ou mer au loin montant ses eaux,
 
Tandis que comme des éclairs
Passaient les trains sous les ormeaux.
 
Ô ma Mère des Écaussinnes,
C’est votre sang qui parle en moi,
 
Et mon âme qui se confine
En Vous, et d’amour, et de foi,
 
Car vous m’étiez comme Marie,
Bien que je ne sois pas Jésus,
 
Et lorsque vous êtes partie,
J’ai su que j’avais tout perdu.


Julos Beaucarne
musique : Julos Beaucarne
(entendre sur Deezer)