Juke-Box à PoésieMarcel ThiryToi qui pâlis au nom de Vancouver

Toi qui pâlis au nom de Vancouver
Tu n’as pourtant fait qu’un banal voyage ;
Tu n’as pas vu les grands perroquets verts,
Les fleuves indigo ni les sauvages.
 
Tu t’embarquais à bord de maints steamers
Dont par malheur pas un ne fit naufrage,
Sans grand éclat tu servis sous Stürmer,
Pour déserter tu fus toujours trop sage.
 
Mais il suffit à ton orgueil chagrin
D’avoir été ce soldat pérégrin
Sur le trottoir des villes inconnues,
 
Et, seul, un soir, dans un bar de Broadway,
D’avoir aimé les grâces Greenaway
D’une Allemande aux mains savamment nues.


Julos Beaucarne
musique : Julos Beaucarne
(entendre sur Deezer)