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Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ?
© Gallimard
Je me suis uni au courage de quelques êtres, j'ai vécu violemment, sans vieillir, mon mystère au milieu d'eux, j'ai frissonné de l'existence de tous les autres, comme une barque incontinente au-dessus des fonds cloisonnés.
© Gallimard
Tu étais folle. Comme c'est loin ! Tu mourus, un doigt devant ta bouche, Dans un noble mouvement, Pour couper court à l'effusion ; Au froid soleil d'un vert partage. Tu étais si belle que nul ne s'aperçut de ta mort, Plus tard, c'était la nuit, tu te mis en chemin avec moi. Nudité sans méfiance, Seins pourris par ton coeur. À l'aise en ce monde occurrent, Un homme, qui t'avait serrée dans ses bras, Passa à table. Sois bien, tu n'es pas.
© Gallimard
de la Polaire
Les amants sont inventifs dans l'inégalité ailée qui les recueille sur le matin.
Il faut cesser de parler aux décombres.
Une écriture d'échouage. Celle à laquelle on m'oppose aujourd'hui. Paysage répété au sommet de la nuit sur qui se lève une lueur.
La brûlure du bruit. Louée soit la neige qui parvient à en éteindre la cuisson.
Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaires. Ils se volent mutuellement la solitude et l'amour.
Toi qui nais appartiens à l'éclair. Tu seras pierre d'éclair aussi longtemps que l'orage empruntera ton lit pour s'enfuir.
Y a-t-il vraiment une plus grande distance entre nous et notre poussière finale qu'entre l'étoile intraitable et le regard vivant qui l'a tenue un instant sans s'y blesser ?
... Nicolas de Staël, nous laissant entrevoir son bateau imprécis et bleu, repartit pour les mers froides, celles dont il s'était approché, enfant de l'étoile polaire.
© Gallimard
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