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S'il ne vous plaît que j'aille mieux, Je prendrai en gré ma détresse. Par Dieu, ma plaisant maîtresse, J'aimerais mieux être joyeux. De vous suis si fort amoureux Que mon coeur de crier ne cesse. S'il ne vous plaît que j'aille mieux, Je prendrai en gré ma détresse. Belle, tournez vers moi vos yeux, Et voyez en quelle tristesse J'use mon temps et ma jeunesse Et puis faites de moi vos jeux. S'il ne vous plaît que j'aille mieux, Je prendrai en gré ma détresse. Par Dieu, ma plaisant maîtresse, J'aimerais mieux être joyeux.
La grand beauté de vo viaire clair Et la douceur dont vous êtes parée Me fait de vous si fort énamouré, Chère dame, qu'avoir ne puis durée. A toute heure est en vous ma pensée. Désir m'assaut durement par rigueur. Et si par vous ne m'est grâce donnée, En languissant définiront mes jours. Allégement ne pourraie trouver Du mal que j'ai par créature née, Si par vous non, en qui veut affermer Entièrement mon coeur, sans dessevrée. Il est vôtre, longtemps vous ai aimée Céléement, sans en faire clameur. Et si l'amour de vous m'est refusée En languissant définiront mes jours. Ci vous supplie humblement que passer Ma requête veuillez, s'il vous agrée. Assez pouvez connaître mon penser Par ma chanson, qui ballade est nommée. Plus ne vous dis, belle très désirée, Démontrez-moi, s'il vous plaît, vo douceur, Car autrement soyez acertainée, En languissant définiront mes jours.
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