Othon de GRANDSON (1330-1395)



«S'il ne vous plait que j'aille mieux...»
«La grand beauté de vo viaire clair...»

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S'il ne vous plaît que j'aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.
Par Dieu, ma plaisant maîtresse,
J'aimerais mieux être joyeux.

De vous suis si fort amoureux
Que mon coeur de crier ne cesse.
S'il ne vous plaît que j'aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.

Belle, tournez vers moi vos yeux,
Et voyez en quelle tristesse
J'use mon temps et ma jeunesse
Et puis faites de moi vos jeux.

S'il ne vous plaît que j'aille mieux,
Je prendrai en gré ma détresse.
Par Dieu, ma plaisant maîtresse,
J'aimerais mieux être joyeux.



Othon de GRANDSON



La grand beauté de vo viaire clair
Et la douceur dont vous êtes parée
Me fait de vous si fort énamouré,
Chère dame, qu'avoir ne puis durée.
A toute heure est en vous ma pensée.
Désir m'assaut durement par rigueur.
Et si par vous ne m'est grâce donnée,
En languissant définiront mes jours.

Allégement ne pourraie trouver
Du mal que j'ai par créature née,
Si par vous non, en qui veut affermer
Entièrement mon coeur, sans dessevrée.
Il est vôtre, longtemps vous ai aimée
Céléement, sans en faire clameur.
Et si l'amour de vous m'est refusée
En languissant définiront mes jours.

Ci vous supplie humblement que passer
Ma requête veuillez, s'il vous agrée.
Assez pouvez connaître mon penser
Par ma chanson, qui ballade est nommée.
Plus ne vous dis, belle très désirée,
Démontrez-moi, s'il vous plaît, vo douceur,
Car autrement soyez acertainée,
En languissant définiront mes jours.



Othon de GRANDSON

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