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Les avons lâchés dans toute la maison, livrés au temps et remis en marche comme des songes
Se sont promenés de chambre en chambre, toute figure reprise à mesure au fil des miroirs
Se sont usés, se sont fanés de la salle au vestibule où surgit l'éclat jaune du matin par la porte ouverte
Vint l'été criblé de balles, l'image mère s'est couchée pour mourir
Virent les souvenirs au point violet des places trop bleues et s'épluchent nos coeurs comme des noix
Pour une plus pure amande verte, nos mains nues, ô saison aveugle.
© Boréal/Seuil
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