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L'oiseau dont l'Arabie a fait si grande fête Est de ce grand Héros le symbole assuré. Le Phénix est tout seul. Le Christ est figuré Seul libre entre les morts par son royal prophète. Le Phénix courageux se porte à sa défaite Sur du bois parfumé : l'amour démesuré Fait que Christ a la mort sur ce bois enduré, Qui parfume le ciel d'une odeur très-parfaite. De sa mouelle après le Phénix renaissant Enlève tout son bois et l'emporte puissant Sur un autel voisin des arènes brûlées. Par sa divinité le Christ ressuscitant, Sur l'azuré lambris des voûtes étoilées Élèvera son bois de rayons éclatant.
L'amour l'a de l'Olympe ici-bas fait descendre : L'amour l'a fait de l'homme endosser le péché : L'amour lui a déjà tout son sang fait épandre : L'amour l'a fait souffrir qu'on ait sur lui craché : L'amour a ces halliers à son chef attaché : L'amour fait que sa Mère à ce bois le voit pendre : L'amour a dans ces mains ces rudes clous fiché : L'amour le va tantôt dans le sépulcre étendre. Son amour est si grand, son amour est si fort Qu'il attaque l'Enfer, qu'il terrasse la mort, Qu'il arrache à Pluton sa fidèle Eurydice. Belle pour qui ce beau meurt en vous bien-aimant, Voyez s'il fut jamais un si cruel supplice, Voyez s'il fut jamais un si parfait amant.
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