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Roucoulements très doux, très lents, Et plaintes de moutons bêlants, Et chants de coq et cris de poule, Et voix de peuple qui se saoule ; Au haut des toits des paons chantant Des pleurs d'enfants que l'on entend, Et cris de mère qui les gronde Là-bas, dans une cour immonde. Voix de bêtes et voix de gens, Et de vendeurs et d'indigents, Et quelquefois d'une gouttière De l'eau qui tombe en la rivière ; Rivière où se mirent très peu Les maisons au toit rouge ou bleu, Et les fenêtres sont fleuries De fleurs malades et flétries. Et des bruits du matin au soir De choses que l'on ne peut voir ; Et des appels de voix sonores Meurent dans les eaux incolores. Dans les eaux sales, dans les eaux Tristes, stagnantes, sans échos, Où pleurent, - des maisons croulantes - Des eaux invisibles, très lentes. Jamais de barques, des pontons Vermoulus rivés aux maisons... C'est un quai de l'ancienne ville, Ayant cent ans, peut-être mille.
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