- Sommaire - Contemporains - Bibliographie -
Un ami vif vint à la dame morte, Et par prière il la cuida tenter De le vouloir aimer de même sorte, Puis la pressa jusqu'à la tourmenter ; Mais mot ne dit, donc, pour se contenter, Il essaya de l'embrasser au corps. Contrainte fut la Dame dire alors : « Je vous requiers, ô Ami importun, Laissez les morts ensevelir les morts, Car morte suis pour tous, sinon pour un. »
J'aime une amie entièrement parfaite, Tant que j'en sens satisfait mon désir. Nature l'a, quant à la beauté, faite Pour à tout oeil donner parfait plaisir ; Grâce y a fait son chef d'oeuvre à loisir, Et les vertus y ont mis leur pouvoir, Tant que l'ouïr, la hanter et la voir Sont sûrs témoins de sa perfection : Un mal y a, c'est qu'elle peut avoir En corps parfait coeur sans affection.
- Sommaire -