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Il se mit à courir espérant s'envoler d'un moment à l'autre, mais au bord du ruisseau les pavés étaient humides et ses bras battant l'air n'ont pu le retenir. Dans sa chute il comprit qu'il était plus lourd que son rêve et il aima, depuis, le poids qui l'avait fait tomber.
© Flammarion
En ce temps-là le charbon était devenu aussi précieux et rare que des pépites d'or et j'écrivais dans un grenier où la neige, en tombant par les fentes du toit, devenait bleue.
© Flammarion
À la première rencontre, il tremble - où se réfugier contre le désespoir ?
Une foule rôde dans le vent qui torture les branches, et le Maître du ciel le suit d'un oeil terrible.
Une enseigne grince - la peur. Une porte bouge et le volet d'en haut claque contre le mur ; il court et les ailes qui emportaient l'ange noir l'abandonnent.
Et puis, dans les couloirs sans fin, dans les champs désolés de la nuit, dans les limites sombres où se heurte l'esprit, les voix imprévues traversent les cloisons, les idées mal bâties chancellent, les cloches de la mort équivoque résonnent.
© Mercure de France
Je suis dur Je suis tendre Et j'ai perdu mon temps À rêver sans dormir À dormir en marchant Partout où j'ai passé J'ai trouvé mon absence Je ne suis nulle part Excepté le néant Mais je porte caché au plus haut des entrailles À la place où la foudre a frappé trop souvent Un coeur où chaque mot a laissé son entaille Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement
© Flammarion
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