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Toi qui pâlis au nom de Vancouver Tu n'as pourtant fait qu'un banal voyage ; Tu n'as pas vu les grands perroquets verts, Les fleuves indigo ni les sauvages. Tu t'embarquais à bord de maints steamers Dont par malheur pas un ne fit naufrage, Sans grand éclat tu servis sous Stürmer, Pour déserter tu fus toujours trop sage. Mais il suffit à ton orgueil chagrin D'avoir été ce soldat pérégrin Sur le trottoir des villes inconnues, Et, seul, un soir, dans un bar de Broadway, D'avoir aimé les grâces Greenaway D'une Allemande aux mains savamment nues.
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Pour être encor sur ce transport Qui ramenait aussi quelques femmes créoles, Sur ce transport ayant à bord Ces femmes, ces soldats vaincus et la variole, Pour voir passer encor au bras d'un aspirant Le flirt bronzé du capitaine Qui portait avec art une robe safran Comme un drapeau de quarantaine, Pour souffrir encor du vaccin, Du mal de mer et de l'altier dédain des femmes, Et pour rêver de jeunes seins Dans l'entrepont plein du confus chaos des âmes, Pour entendre chanter encor dans les agrès Les longs alizés nostalgiques, Pour être encor ce vacciné du Pacifique Tu donnerais, tu donnerais...
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Nous irons nous aimer dans les grands cinémas.
Avoir connu San Francisco, Avoir connu comme Carco Les nobles filles crapuleuses, Avoir vu dans Pernambuco Les grands catalpas tropicaux Régner mauves sur les pelouses, (Ou si n'avoir pas vu ceci Avoir vu des choses aussi Tropicales ou du moins presque,) Et n'être plus que cet assis À mettre en vers les vieux récits Presque authentiques de ses frasques.
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