« C’était vraiment plutôt une âme qu’un homme, je dis une âme d’ange, quelque banal que soit le mot. Cette âme était essentiellement sympathique, et sans comprendre beaucoup la langue allemande, Gérard devinait mieux le sens d’une poésie écrite en allemand, que ceux qui avaient fait de cet idiome l’étude de toute leur vie. Et c’était un grand artiste ; les parfums de sa pensée étaient toujours enfermés dans des cassolettes d’or merveilleusement ciselées. Pourtant rien de l’égoïsme artiste ne se trouvait en lui ; il était tout candeur enfantine ; il était d’une délicatesse de sensitive ; il était bon, il aimait tout le monde ; il ne jalousait personne ; il n’a jamais égratigné une mouche ; il haussait les épaules, quand par hasard un roquet l’avait mordu. Et malgré toutes ces qualités de talent, de gentillesse et de bonté, mon ami Gérard a fini dans cette ignoble ruelle de la Vieille-Lanterne, de la manière que vous savez. »
(Henri Heine, 25 juin 1855)
Sa mère était morte très tôt et il fut élevé par un oncle à Mortefontaine, en Île-de-France.
À 18 ans il publia des poèmes, Les Élégies nationales, et commença à traduire le Faust de Goethe, version que l’auteur lui-même louera.
Il tomba amoureux d’une actrice, Jenny Colon, qui lui préféra un autre.
Ses premiers signes de dérèglement mental apparurent vers 1841. Il dut faire plusieurs séjours en clinique psychiatrique, durant lesquels il composa ses œuvres les plus connues : Les Filles du feu, Les Chimères, Aurélia... Il se suicida.