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De ses cheveux la roussoyante Aurore
Éparsement les Indes remplissait,
Et jà le ciel à longs traits rougissait
De maint émail qui le matin décore,
Quand elle vit la Nymphe que j'adore
Tresser son chef, dont l'or, qui jaunissait,
Du crêpe honneur du sien éblouissait,
Voire elle-même et tout le ciel encore.
Lors ses cheveux vergogneuse arracha,
Si qu'en pleurant sa face elle cacha,
Tant la beauté des beautés lui ennuie :
Et ses soupirs parmi l'air se suivants,
Trois jours entiers enfantèrent des vents,
Sa honte un feu, et ses yeux une pluie.