Grandes Amours dévoratrices,
Bel époux et belles enfants,
Au point du jour je me défends
D’être la proie et la nourrice.
Le café, ce beau ténébreux,
Brûlant, bouche à bouche, m’exhorte
À prendre doucement la porte,
La barrière et le chemin creux.
Sous la hêtraie ou le charmoy,
Dit-il, sur de sourdes pelouses,
M’attend, grandes Amours jalouses,
La chère, chère, chère moi !
Loin des scolarités poussives,
Loin des horloges, des cabas,
Loin de ces plages que rebat
L’oppressant ressac des lessives,
La chère, chère, chère moi
M’attend, dit-il, pour des fredaines
Terribles, dans des fonds d’Ardennes
Ou sur des cimes à chamois.
Mais allez, toujours je déjoue
Les noirs complots du noir moka,
Par petits baisers délicats,
Mes deux paumes à ses deux joues.