Né à Marseille dans une famille de la bourgeoisie aisée. Très tôt, il fut atteint de troubles mentaux : il sera plusieurs fois interné. Cette maladie est la base tant de son travail de comédien au théâtre et au cinéma, que de ses écrits pleins de bruit et de fureur.
« Artaud est aujourd’hui, avec Nietzsche et Bataille, une référence essentielle. Son œuvre est de celles que toute recherche doit avoir, presque nécessairement, traversée. Elle rayonne bien au-delà de la littérature : sur le théâtre, l’art, la pensée. Critiques, psychanalystes, philosophes s’en emparant, elle ne cesse d’être commentée, expliquée, théorisée, comme s’il s’agissait, pour les uns, d’acérer ses pouvoirs, pour les autres, plus ou moins inconsciemment, d’étouffer sous les gloses le cri du poète, de l’enfermer dans des grilles de lecture, des réseaux d’interprétation, des techniques d’écriture – toutes métaphores de l’asile. Artaud, en effet, est autre chose qu’un « phare » : il n’éclaire pas, il brûle. »
(Claude Bonnefoy)