anarchiste dérisoire sans doute irrécupérable bi-sexuel non
déclaré je vis dans une mansarde sans eau ni gazon dans
mes rêves je pète dans les bureaux des V.I.P. des bombes
qui n’explosent jamais Je vis de peu caché et pas content
inquiet de comment sera ma mort et ma vie d’ici-là
*
* *
seul et nu tout visqueux de mon sperme et de mon dégueulis
je rampe en geignant dans le couloir je descends tête la
première à quatre pattes sur les coudes les genoux ensanglantés
hurlant en silence je descends les cinq étages avec
des souffrances énormes Je passe sur le ventre devant le
concierge un peu étonné... Me voilà dans la rue les gens
s’écartent mais font semblant de rien Discrets Ne s’occupant
pas de moi je glisse m’effondre culbute du trottoir (oui
comme si on m’avait longuement tabassé) mon corps se
cale entre la bordure du trottoir et les pneus d’une Simca
1000 en stationnement Ça pue dans ce trou les chiens m’urinent
dessus les chiens font leurs besoins sur moi et leurs
mémères qui ne veulent pas m’apercevoir n’osent pas les
déranger... Une petite fille ne connaissant pas encore les
conventions réciproques me regarde fixement Je la regarde
aussi lentement à travers mon brouillard et d’un dernier
sursaut (rassemblant toutes mes forces) je recommence
à me masturber... Sa mère sort du Bon Lait la prend par la
main rentre avec elle dans la boutique en lui soufflant de
laisser tranquille ce malheureux
et je reste seul