Eudore Évanturel 

 
   

Les chevaux au grand trot font lever la poussière,
Et la noce est passée ; en dernier le beau-père.
Celui-ci, veste noire et jabot tout fripé,
Bien assis, fait le jeune au fond de son coupé,
Et songe, le bonhomme, au matin de ses noces.
Tout est joie. Il faut voir ce beau monde en carrosses !
Une dame, un monsieur — plus ou moins amoureux.
Les cochers sont gantés, tout se fait pour le mieux ;
Ils ont mis sur le col de leurs chevaux des roses.
On est sûr qu’il se dit : — Comme ils font bien les choses !
Et l’on passe, emportant des rayons dans son cœur.
Mais le peuple les voit — et le peuple est moqueur ; —
Il en rit. C’est fâchant. À quoi sert qu’on lui dise :
— C’est l’amour qui conduit les époux à l’église.