Albert GlatignyPantoum

 
   

Par les soirs où le ciel est pur et transparent,
Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
Mon cœur est un lutteur fatigué qui se rend,
L’image du bonheur flotte au loin avilie.
 
Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
Oh ! qu’il me fait de mal ton charme pénétrant !
L’image du bonheur flotte au loin avilie,
L’espoir qui me berçait râle ainsi qu’un mourant.
 
Oh ! qu’il me fait de mal ton charme pénétrant
Morne tristesse, effroi voisin de la folie !
L’espoir qui me berçait râle ainsi qu’un mourant ;
Tout en moi, hors la peine effroyable, s’oublie.
 
Morne tristesse, effroi voisin de la folie,
Fleuves sombres, mon œil plonge en votre courant,
Tout en moi, hors la peine effroyable, s’oublie,
La peine, gouffre avide et toujours m’attirant !