Hurle, Maman, hurle.
Casse-toi les couilles de ta glotte.
Exprime-moi de toi, gluant,
lipide,
et suantes symphises,
sucrant les fraises de tes
grandes lèvres,
maculé de ton puerpéra
de secondines,
de fièvres,
d’exérèse
et de gésines délétères,
égrotantes
tremblantes,
indélivrantes !
Hurle, Maman, les pires souffrances.
Excrète-moi de toi, crade,
caca d’oie de mésentère
ou variante d’iguane et de varan
sortant insane de ton bassin
comme un saurien suri
ou un boa de baragoin.
Chie-moi, en chtimi.
En chtimi et demi.
Convulsé de shimmy.
Chéri.
Appelle-moi : chéri.
Chéri !
Oui !
Vas-y.
Vagis !
Sexecrète-moi de toi, mi-chèvre mi-mouton,
chabin
utérin
comme on dit : chacal-lycaon !
Matrice-moi par ce mont
voisin
de ton obvers mont,
vénusien.
Matrice-moi par ton cratère purpurin
le plus obscènement
obtus.
Matrice-moi par ton cul !
Crapaude-moi bouffon,
Buffo,
lémurien,
in utero
Oui !
Bave-moi,
bougnoule bouffi et batracien goulu.
Bêle-moi, noctambule bêguiaud
et caprin,
maclote
et machin !
Oui !
Machine-moi par ton siège,
parkinsonnien,
puis perclus.
Machine-moi, marotte de ton grelot gravide.
Agite-moi, Folie
de tes propres nuits
de folies,
d’in-Famille !
Oui !
Hurle, Maman,
Mamy !
Hurle, sans fin, ma Mère !
Recommence au début de la langue.
Au débit de tes flatulences
solfatières.
Hurle !
Sois humiliée, dans la plus stricte
intimité,
de ton bas-ventre !
humiliée par ce retour
comme glamour
aux prémisses.
Aux principes cliniques.
D’obstacles.
De synergie d’acrobates.
D’obstétriques de primates.
Oui !
Humiliée par ce retour à ta chambre de
parturience.
Humiliée par ce retour retro
au rétrou de ma naissance.
Humiliée de voir surgir d’entre tes jambes
ce bout de nasique,
bout de chique
et
rose fuchsia,
virant, de suite, à l’amarante,
puis, au lilas.
Au vaurien.
Au pire venin.
D’ophidien.
Violin ou zinnia.
Déjà
complètement zinzin.
Oui !
Guenonne-moi ou agnelle-moi,
c’est du pareil au même !
Tourmente-toi par toutes les voyelles de ton vagin.
Appelle-moi :
gnagneau,
nabot
et gnangnan nain
cabriolant contre l’écran de ton derme
ou
conchiant la crème de ta vieille peau d’hymen.
Oui !
Hurle, Maman,
bôbô,
bébé,
benêt
ou bibelot
d’insanité sonore
ne captant d’autre écho
que d’un sonar affolé
sondant les parois
de ton corps
d’incongruité.
Oui !
Hurle, Maman, hurle !
Expectore-moi par ton poumon d’en bas !
Singe-moi,
Sheeta !
Sheeta !
Mets-moi bas,
beau,
be,
bi !
Défèque-moi, glaviot, de ton baba bossu !
Truie-moi !
Chienne-moi ! Aboie !
Aboie-moi en patois
et rugis même par tes lombes
en charabia
d’érythème Saint-Gui.
Oui !
Crachouille-moi,
monstre de rorschach et de frichti
sourdant, manflû,
par la bouche d’ombre
de ton trouduc forci.
Décrèche-moi,
Jésus, de ton pertuis.
Décrèche-moi,
Jésus, herniaire de ton pis.
Oui !
Gésis-moi,
méphitique fruit de tes entrailles,
méphitique fruit pourri.
Oui !
Mornifle-moi de mille pizzicati.
Appelle-moi :
canaille,
valetaille,
gâchis de Q.I.
et hyène qui rit de tout,
y compris,
d’I.N.R.I.,
ce pur OVNI,
aluni
dans ta Luna !
Fait comme un rat !
Ca-da-vé-rat !
[...]