J’écris poème sur poème
quand le hasard éloigne ses femmes
des courants nerveux de ma chambre,
j’écris dans un agenda
épais comme une tranche de pain de campagne
aujourd’hui sur la page de sainte Zita.
Ce carnet à dos rouge
ressemble à une bassine
qu’on sort sous les vieilles gouttières
au commencement de la pluie,
il recueille ma force
qui se perdrait autrement.
J’écris poème sur poème
dans la clôture de mon lit
et j’ai quarante ans à peine
car un lit n’a pas été bâti
pour qu’un homme navigue à l’aveuglette
des nuits et des nuits durant.
Par bonheur je me passe
de toute convoitise
aussi je peux écrire
comme j’accomplis l’amour
le moment venu : pour rien.