RamuzChanson devant la guérite

 
   

Fille de l’air, rêverie,
compagnonne du soldat,
le jour est long sous la pluie ;
tu reviens, le jour s’en va.
 
Compagnonne, compagnonne,
entends tousser les chevaux ;
la soupe n’était pas bonne,
le rata n’était pas chaud.
 
Ceux que j’aime, est-ce qu’ils m’aiment ?
Est-ce qu’ils pensent à moi ?
Ça ranimerait quand même,
ça serait bon par ce froid.
 
Une surtout, dans sa chambre,
allant prendre mon portait,
et, ayant été le prendre,
longtemps le regarderait...
 
Je sors le sien de ma poche,
te voilà, ma grande amour !...
Mais gare si on approche,
j’en serai pour mes vingt jours.