Je me ferai savant en la philosophie,
En la mathématique, et médecine aussi :
Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci
Apprendrai les secrets de la théologie :
Du luth, et du pinceau j’ébatterai ma vie,
De l’escrime et du bal : je discourais ainsi,
Et me vantais en moi d’apprendre tout ceci,
Quand je changeai la France au séjour d’Italie.
Ô beaux discours humains ! je suis venu si loin,
Pour m’enrichir d’ennui, de vieillesse, et de soin,
Et perdre en voyageant le meilleur de mon âge.
Ainsi le marinier souvent pour tout trésor
Rapporte des harengs en lieu de lingots d’or,
Ayant fait, comme moi, un malheureux voyage.