Allons mon pauvre cœur bien loin de la Cité
Dedans quelque désert, fuyons la compagnie
De nos plus chers amis, cherchons la Tyrannie
Des Ours, Tigres, Lions pleins d’inhumanité :
L’Olme, le Chêne, l’Able en ce lieu écarté
Pourront seuls témoigner ta misère infinie :
Le bel Astre du ciel, donnant lumière et vie,
N’y lance point les rais de sa vive clarté.
Laissons le grand Palais et le brave Théâtre
À ceux qui n’ont point vu leur espérance abattre :
Aux enfants bienheureux, aux pères fortunés.
Vallon, Grotte, Forêt, Rocher, Antre effroyable
S’accorderont du tout à l’état misérable,
De nous, qui de l’espoir sommes abandonnés.