Depuis qu’à Philiste
Mon cœur j’engageai,
Tantôt je suis triste,
Tantôt je suis gai.
Ainsi s’en vont mes amours
Avec mes plus beaux jours.
Souvent en souffrance
Quelquefois content,
C’est la récompense
D’un amour constant.
Ainsi s’en vont mes amours
Avec mes plus beaux jours.
Si le bien engage
À souffrir le mal,
Qu’au moins le partage
N’est-il pas égal ?
Ainsi s’en vont mes amours
Avec mes plus beaux jours.
On pleure, on s’ennuie,
On souffre en aimant ;
Mais quelle autre vie
Passe plus gaiement ?
Ainsi s’en vont mes amours
Avec mes plus beaux jours.
Un plaisir qui passe
Comme un doux zéphyr,
En passant efface
Un long déplaisir.
Ainsi s’en vont mes amours
Avec mes plus beaux jours.
Ce plaisir s’envole,
Mais s’envole aussi
Ma plainte frivole
Et mon vrai souci.
Ainsi s’en vont mes amours
Avec mes plus beaux jours.