Vion Dalibray 

 
   

Songe, songe Mortel, que tu n’es rien que cendre
Et l’assuré butin d’un funeste cercueil ;
Porte haut tes desseins, porte haut ton orgueil,
Au gouffre du néant il te faudra descendre.
 
Qu’est enfin un César, et qu’est un Alexandre
Dont les armes ont mis tant de peuples en deuil ?
Ils sont où les grandeurs doivent toutes se rendre
Et toutes se briser comme sur un écueil.
 
Que ces exemples donc ton esprit humilient,
Et que tes vanités sous de tels Rois se plient ;
Ils furent dans leur temps plus que tu n’es au tien.
 
Cependant il n’en reste, après tant de merveilles
Qui furent des humains la perte et le soutien,
Qu’un peu de poudre au vent, et de bruit aux oreilles.

 

   

Songe, songe Mortel, que tu n’es rien que cendre
Et l’asseuré butin d’un funeste cercueil ;
Porte haut tes desseins, porte haut ton orgueil,
Au gouffre du neant il te faudra descendre.
 
Qu’est enfin un Cesar, et qu’est un Alexandre
Dont les armes ont mis tant de peuples en dueil ?
Ils sont où les grandeurs doivent toutes se rendre
Et toutes se briser comme sur un écueil.
 
Que ces exemples donc ton esprit humilient,
Et que tes vanitez sous de tels Roys se plient ;
Ils furent dans leur temps plus que tu n’es au tien !
 
Cependant il n’en reste, après tant de merveilles
Qui furent des humains la perte et le soustien,
Qu’un peu de poudre au vent, et de bruit aux aureilles.