À René Wolfromm
À l’hôpital le temps est long
Le temps est long mais sans surprise
il y a le café, le bouillon
les thermomètres anonymes
le rite lent du pansement
et les vingt sortes de piqûres
il y a les bocaux pleins de sang
il y a les bocaux pleins d’urine
il y a les tuyaux, les serpents
il y a les médecins lointains
et les infirmières rieuses
il y a l’oiseau qui chante à cinq heures
il y a les bras jaunes et bleus
il y a les hommes, il y a Dieu
il y a la mort et la douleur
il y a la peur, il y a les pleurs
et dehors, il y a le bonheur
Cochin, mars 1971