Le chemin le chemin noir
le chemin dur à parcourir
et droit comme un glaçon de gouttière
chemin perdu trouvé reperdu
et qui vous tient à l’écart du ciel
chemin de cendres et silences
écoutant sous le friable de neige
les yeux qui s’ouvrent des morts
en forme de plain-chant
et seul devant ces regards qu’assène l’obscur
avec au-dessus de moi ce chemin
en craquements de vieille terre
seul avec l’effroi aux ailes effrangées
je pense à toi par ce chemin d’haleine basse
je sais qu’il n’y a plus de royaumes
entre ces murs maigres j’entends
le bruit du temps qui se ferme
le chemin s’effondre sous les pas
et je sens sur mon épaule un vent de nuit
mes mains renversées ne versent que vide
le chemin noir encore plus noir le chemin
le chemin sans fin bordé de noir
les larmes se figent sur mes joues
chemin où je suis de glace
et vieux
très vieux
tout à coup