Léon-Gontran DamasPareille à ma légende

 
   

Des cheveux que je lisse
que je relisse
qui reluisent
maintenant qu’il m’en coûte
de les avoir crépus
 
Dans une longue carapace de laine
mon cou s’engouffre
la main s’énerve
et mes orteils se rappellent
la chaude exhalaison des mornes
 
Et mon être frigorifié
 
Et becs de gaz
qui rendent plus tristes
ces nuits au bout desquelles
occidentalement
avance mon ombre
pareille à ma légende
d’homme-singe