Toute douceur de langage
Me vient quand je songe à elle
J’en fis ma femme par confiance en son poème, par un
don venu d’elle. Tendrement, patiemment elle m’ôte à des
hasards disgraciés, elle se mire en élan de mon élan. Elle est
un lys poussant, m’outrepassant
Je la songe stagnante en blanc
Cousine des herbes, des eaux, penchante
Près d’un étang
Invitée aux noces !
Et je renouvelle la terre,
Je demande aux abeilles, aux oiseaux,
Pendant qu’elle songe,
De la venir becqueter.
J’aimerai le monde
Qui l’aimera !
Je me ploierai au monde
Qui la gémira !
Tu es mon oiseau, je te vois bec jeune
De l’oiseau qu’un jour je vis dans mon Oisquay
Me becqueter, te becqueter !
Et depuis cet oiseau fut toujours mon ami,
Je reste un bois infecté de ronces, d’orties
Depuis !