Flaminio de Birague 

 
   

Ô puissance d’Amour ! deux beaux astres jumeaux,
De rais étincelants de leur divine flamme
Me foudroyant le cœur, m’ont comblé toute l’âme
De deuil, de soin, d’émoi, d’ennuis, et de travaux.
 
Il sort de mes deux yeux deux cristallins ruisseaux,
Témoins certains du deuil qui m’oppresse et m’entame,
Un feu prompt et brûlant incessamment m’enflamme :
Soit de jour, soit de nuit je souffre mille maux.
 
Je suis triste et pensif, dénué d’espérance
De voir jamais finir ma cruelle souffrance :
Je fends l’air et les Cieux de soupirs languissants.
 
Je sens dedans mon cœur une plaie incurable,
Qui troublant mon esprit, mon âme, et tous mes sens
Me fait vivre chétif, dolent, et misérable.

 

   

O puissance d’Amour ! deux beaux astres jumeaux,
De rais estincelans de leur divine flame
Me foudroyant le cœur, m’ont comblé toute l’ame
De dueil, de soin, d’émoy, d’ennuis, et de travaux.
 
Il sort de mes deux yeux deux cristallins ruisseaux,
Tesmoins certains du dueil qui m’oppresse et m’entame,
Un feu prompt et brulant incessamment m’enflame :
Soit de jour, soit de nuit je souffre mille maux.
 
Je suis triste et pensif, dénué d’esperance
De voir jamais finir ma cruelle souffrance :
Je fends l’air et les Cieux de souspirs languissans.
 
Je sens dedans mon cœur une playe incurable,
Qui troublant mon esprit, mon ame, et tous mes sens
Me fait vivre chetif, dolent, et miserable.