Jacques Grévin 

 
   

J’amasse quelquefois dedans mon pensement
Tous ces cercles roulants, qui embrassent le monde,
J’y amasse le feu, l’air, la terre avec l’onde
Pour rechercher l’auteur de leur commencement :
 
Là-dedans je retire un cinquième élément,
Qui jette la semence en la terre féconde,
Et qui du plus profond de sa grande arche ronde
Fait mouvoir les saisons avec son mouvement.
 
Lorsque je pense avoir trouvé une partie
Des causes de ce monde et de l’humaine vie,
Je n’en retire rien qu’un chaos plus souvent.
 
Voilà de quoi me sert la lecture assidue
D’Aristote, ou Platon, où plus souvent je sue,
Puis je me refroidis, sage comme devant.

 

   

   J’amasse quelquefois dedans mon pensement
Tous ces cercles roulans, qui embrassent le monde,
J’y amasse le feu, l’air, la terre avec l’onde
Pour rechercher l’autheur de leur commencement :
   Là dedans je retire un cinquieme element,
Qui jette la semence en la terre feconde,
Et qui du plus profond de sa grand arche ronde
Fait mouvoir les saisons avec son mouvement.
   Lors que je pense avoir trouvé une partie
Des causes de ce monde et de l’humaine vie,
Je n’en retire rien qu’un chaos plus souvent.
   Voyla de quoy me sert la lecture assidue
D’Aristote, ou Platon, où plus souvent je sue,
Puis je me refroidis, sage comme devant.