Armand Robin 

 
   

Je me suis occupé de la fuite des saisons,
Des fuyantes fraîcheurs des sources,
J’ai gardé près de moi le corps émouvant, chancelant
      Des plantes penchantes
 
Je sens directement avec mon âme d’enfant
Une fleur, un papillon, un caillou, une étoile libre
Un ciel neuf chaque nuit et que nul ne pille.
      La liberté des étoiles me tourmente.
 
Je n’ai pas altéré les fraîcheurs des sources,
J’ai cherché le spontané, le mouvement purifié,
Des nuages, des arbres, des cieux agités ;
      Les instants du monde qui me furent donnés
            Je me suis en eux caché.

 

© Gallimard