Paul-Jean Toulet 

 
   

Douce plage où naquit mon âme ;
    Et toi, savane en fleurs
Que l’Océan trempe de pleurs
    Et le soleil de flamme ;
 
Douce aux ramiers, douce aux amants,
    Toi de qui la ramure
Nous charmait d’ombre et de murmure,
    Et de roucoulements ;
 
Où j’écoute frémir encore
    Un aveu tendre et fier —
Tandis qu’au loin riait la mer
    Sur le corail sonore.