Paul-Jean Toulet 

 
   

J’ai trouvé mon Béarn le même,
Le morne Béarn des jours froids,
Et trouvé tous ceux que j’aime
Les mêmes qu’autrefois.
 
J’écoute à travers l’air sonore
Croasser les corbeaux, leurs cris
Dans mon cœur éveillent encore
Les battements de jadis.
 
Je revois le vieux mur d’où celle
Que j’aimais, souvent m’a parlé
Et rien ne me manque, rien qu’elle,
Et l’amour, comme elle envolé.

Carresse, 1889.