Paul-Jean Toulet 

 
   

Mon âme paisible était pareille autrefois
À quelque ville assurée de ses murs antiques,
Avec des jardins, des palais et de riches boutiques,
Et de pâles pigeons qui se posent au bord des toits.
 
Mais après les jours de joie et de calmes fêtes
La ruine est venue, les heures de peine et de pleurs ;
Et la ville a connu (ainsi qu’il est dit aux gazettes)
            La pioche du démolisseur.
 
Et la pioche c’est vous qui l’avez brandie, ô funeste
Faustine, aimée sur les plages et dans les bois ;
Ou vous encore, étrangère prudente de gestes,
            Aux yeux étroits.