Pontus de Tyard 

 
   

Tu ne m’es pas de tes faveurs avare,
(Je t’en rends grâce infiniment, Nature)
Puisque la fièvre en rien n’a fait injure
À la beauté sur toutes beautés rare.
 
La terre aussi te merciant se pare,
Et se revêt gaiement de verdure,
Comme prenant avec moi nourriture
De ce Soleil, qu’à l’autre je compare.
 
L’air fait cesser ses hibernales pleurs :
Les arbres verts produisent maintes fleurs,
Ou mille oiseaux émeuvent douces noises.
 
La Saône enflée au pleuvoir de mes yeux
Par le passé, en cours plus gracieux
Vient arroser nos rives Maconnoises.

 

   

Tu ne m’es pas de tes faveurs avare,
(Je t’en rens grace infiniment, Nature)
Puis que la fievre en rien n’a fait injure
A la beauté sur toutes beautez rare.
 
La terre aussi te merciant se pare,
Et se revest gayement de verdure,
Comme prenant avec moy nourriture
De ce Soleil, qu’a l’autre je compare.
 
L’air fait cesser ses ybernales pleurs :
Les arbres verts produisent maintes fleurs,
Ou mille oiseaux esmeuvent douces noises.
 
La Sone enflée au pleuvoir de mes yeux
Par le passé, en cours plus gracieux
Vient arroser noz rives Maconnoises.