Georges FourestPseudo-sonnet plus spécialement truculent et allégorique

 
   

    Nargue Legrand-du-Saule et sois un Grand-du-Cèdre.

X. Flumen.

Il hurlait : « Mon nombril est un chrysobéryl !
mon corps est serti de feldspath et d’argyrose,
ma bouche est le pistil entrouvert d’une rose,
et c’est d’or pur que ZEUS fit mon membre viril* !
 
Mon père l’IBIS NOIR et ma mère l’ÉTOILE
Gamma du Petit-Chien dorment sur le Liban :
voilà pourquoi je hais l’infâme Caliban ;
à quatorze ans j’entrai chez un marchand de toiles
 
peintes ! Cet homme-là ne fut qu’un propre à rien !!
Nabuchodonosor !!! Oh ! Quel Assyrien !!!
Moi ! j’ai des cornes de Licorne dans la bouche !
 
Gazelle de sinople aux juillets pluvieux !...»
Et, comme il achevait, le médecin, un vieux
rasé, dit au gardien : « Qu’on le mène à la douche !! »
 
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* On tient à affirmer hautement qu’il n’est fait ici nulle allusion déplacée à l’éminent maestro Ch.-M. Widor. (Note de l’Auteur.)

 

© José Corti