Christofle de Beaujeu 

 
   

L’âme qui en secret voit enterrer son corps
Fait tout ce qu’elle peut pour en montrer la place,
Afin de recevoir des vivants cette grâce,
Qu’il soit mis au sépulcre honorable des morts.
 
Cependant animée elle se plaint des torts
Naguère à elle faits en suivant à la trace
Le meurtrier inconnu, qu’elle toujours menace
Des Furies d’enfer, où elle habite alors.
 
Ainsi toujours viendra mon âme misérable
Mettre devant tes yeux un fantasme effroyable,
Te bannissant du lieu où tu me fais mourir,
 
Comme Quinnasiarque en la sanglante étuve
Effraya ses meurtriers, qu’il fit depuis périr,
Laissant pour tout jamais son sang dedans la cuve.